Un vendredi matin glacial du mois de décembre, parmi une foule entassée et bousculante devant le portail du Centre Hospitalier Universitaire La Référence de N’Djamena, on pouvait apercevoir Dénénodji accompagnant son mari, Dingamnodji. Comme on dit souvent chez nous lorsqu’il faut affronter une situation difficile : « Il faut bien attacher les reins. » Elle portait un pagne wax serré autour de ses hanches et poussait son mari, exténué et moribond, sur une chaise roulante. Ils se dirigeaient vers le service d’hémodialyse de l’hôpital, ce lieu où l’on prend en charge les insuffisants rénaux, ceux dont, pour le dire simplement, les reins étaient bons pour la poubelle.