Étudiant en médecine, je me retrouve au service de maternité dans une salle d’accouchement pour mon stage d’externat. Très vite j’ai dû assister une future maman à mettre au monde un bébé. Je découvre les dessus dessous du métier d’obstétricien. Des moments où on est subjugué par la magie de la naissance mais qui peuvent tout aussi basculer au pire cauchemar.
Maman, papa… Comment je suis né ?
Quand on est parent, tôt ou tard on devra faire face à cette fastidieuse question qui taraude l’esprit de l’enfant, curieux de savoir comment il est arrivé sur terre : « … Comment je suis né ? ». On fera croire à certains que les filles naissent dans les roses, les garçons dans les choux, ou encore livrés par une cigogne. Mais les parents restent le plus souvent évasifs sur le sujet, alors il faudra apprendre soi-même sur le tas en grandissant.

Ce sera à alors à l’école que l’on apprendra que « Papa plante une graine magique en maman, que cette graine va grandir et boum ! Donner un bébé. ». Les scènes d’accouchement dans les films viendront compléter notre connaissance de la chose, mais ça s’arrêtera là pour la plupart d’entre nous. Il faudra alors attendre d’être soi-même parent ou obstétricien(ne) pour vivre l’expérience en immersion totale…
Des années plus tard, en fac de médecine
Aujourd’hui, je suis externe en médecine dans un hôpital de N’Djaména. Devinez quoi ? Je suis affecté au service de maternité, dans une salle d’accouchement, pour mon stage. Esclaves des temps modernes, les externes et les internes sont des mains à tout faire à l’hôpital : en plus d’endurer les prises de gueule de leurs chers maîtres, tenir à jour le dossier des patients, faire les soins, les gardes interminables, beaucoup d’entre nous sont à bout.

Heureusement pour moi, la major de mon service est sympa ! Elle m’a permis une fois de faire accoucher une femme. C’était une expérience inoubliable, même si entre deux j’ai eu une petite syncope. Et si l’enfant que j’étais n’a eu qu’un bref aperçu du travail que fournissent les femmes pour mettre au monde un bébé, voilà que le jeune homme que je suis se retrouve plongé au cœur même de la fabrique à bébés.
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Pas de péridurale docteur, je veux un accouchement naturel
On pousse ! On inspire ! On pousse ! On inspire ! … Tel est le refrain des salles d’accouchement rythmé par les contractions de la future maman et dont la fin est marquée par la sortie complète de la tête du nouveau-né. A cela il faut ajouter les cris affolants et les phrases drôles et absurdes prononcées par ces parturientes pour extérioriser leurs douleurs pendant ce moment intense. Tenez-vous bien vous pourriez avoir mal aux côtes :
- « C’est un bébé ou une pastèque ? Nom de Dieu ! »
- « On arrête tout ! Faites rentrer le bébé, j’annule l’accouchement »
- « T’as plus intérêt à me déshabiller pendant les 6 prochains mois » au mari
- « Docteur vous pouvez tout recoudre ça ne servira plus ! »
- « Je veux un rendez-vous pour une ligature des trompes s’il vous plait ! »
Bref ! Vous l’aurez compris, c’est un concentré de sensations et émotions que pouvez vivre dans une salle d’accouchement.

Le cordon qui étrangle
Si la plupart n’endurent que la souffrance des contractions, il n’en est pas de même pour d’autres qui en paient le prix cher pour accoucher. Une hémorragie de la délivrance mal prise en charge et elles perdent la vie sur la table d’accouchement. Certaines n’échapperont pas au bistouri du chirurgien et sortiront de l’hôpital avec la cicatrice post-césarienne.

En tant qu’homme, on n’a pas forcement idée des douleurs de l’enfantement qu’endurent les femmes pour perpétrer l’espèce l’humaine. Enfin, sauf ceux qui ont pu tester les douleurs des contractions grâce à un système d’électrodes placé sur le ventre qui simule l’accouchement. C’est le cas de Éliot qui a expérimenté ces douleurs lors d’une émission radio de Bruno sur Fun Radio sur la vidéo ci-dessous.
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